L’élection complémentaire organisée fin avril lors de l’assemblée générale de l’Usep a permis au comité directeur de recevoir jusqu’en 2024 le renfort de deux militants impliqués de longue date dans la formation et les groupes de travail nationaux. Déléguée Usep du Calvados, Frédérique Venturelli sera chargée des partenariats Fédéraux. Président du comité de la Loire, Patrick Lablanche animera le Laboratoire des pratiques.
Frédérique Venturelli, partenariats fédéraux
CV. 54 ans, déléguée Usep du Calvados depuis 2005 (avec 60 % de son temps sur les actions éducatives en milieu scolaire de la Ligue de l’enseignement), formatrice nationale depuis 2009.
L’Usep enfant. « J’ai retrouvé une licence de 1975 à l’école Pougin de Montigny-lès-Metz, une école d’application où j’ai fait de l’Usep en CE2-CM1-CM2, et aussi un carnet de ski de la même année, avec le tampon de la station de Xonrupt-Longemer, dans les Vosges. Et je me souviens très bien d’un cycle natation parce qu’ensuite nous partions en classe de mer à Calais ! »
L’Usep adulte. « Ma première année d’institutrice à Creutzwald (Moselle), je l’ai débutée fin août par un stage Usep de secteur de cinq jours. » Il faut absolument que tu viennes, ça va te plaire ! « , m’avait-on dit. Sauf que j’ai moyennement aimé le programme : escrime, patin à roulettes, kayak… J’adore le kayak en rivière, mais sur un lac, ce petit clapotis de rien du tout me donnait mal au cœur… En revanche, j’ai beaucoup apprécié les danses traditionnelles avec le regretté Paul Schott et Joëlle Bailly. Ensuite, toutes les écoles dans lesquelles j’ai enseigné étaient Usep, mais pour être honnête je me contentais de suivre le mouvement. Parallèlement, je travaillais avec la Ligue de l’enseignement comme formatrice Bafa-Bafd1 et pour encadrer des séjours. C’est ainsi que j’ai connu le délégué Usep de Meurthe-et-Moselle, Jacques Dardaine, qui m’a montré concrètement en quoi consistait son métier. Et quand en 2005 le poste de délégué du Calvados s’est libéré, j’ai postulé. »
Passerelles Usep-Ligue. « J’ai toujours partagé mon poste Usep avec une mission Ligue en milieu scolaire. J’interviens aujourd’hui sur différents parcours : compétences psychosociales, égalité filles-garçons, lutte contre les préjugés, éducation au développement durable, délégués élèves… Je fais aussi de la formation auprès des parents élus et d’agents des collectivités territoriales, par exemple sur le concept d’autorité bienveillante envers les enfants. J’accompagne aussi les équipes d’animation des sites de loisirs. Je passe sans cesse de l’Usep à la Ligue, en établissant des passerelles. Tout dernièrement par exemple, les éducateurs périscolaires après desquels j’intervenais sur l’éducation au développement durable se sont emparés de fiches réalisées par l’Usep en ce domaine. À l’inverse, j’utilise aussi pour nos classes citoyennes Usep les jeux sur l’estime de soi et la compétence des autres développés pour mes interventions avec la Ligue. »
Transmission. « L’essence de Usep, c’est que tous les enfants y trouvent leur place. Et ce qui motive mon engagement, c’est la transmission. C’est en cela que le métier d’instit me manque un peu. Mais je le retrouve quand j’interviens dans les classes. C’est ce goût de transmettre qui m’a fait participer au stage de formation initiale de formateur dès 2006, puis aux groupes de travail santé et sur les Clés de l’éducation au développement durable, à la formation à distance, et aujourd’hui à la formation des nouveaux délégués. C’est pourquoi poser ma candidature au comité directeur national m’est apparu comme une suite logique de ce parcours. »
Nouveau dossier. « Je vais accompagner les formations partenariales avec les fédérations sportives, la dernière en date étant le basket, en continuité de celles qui existent déjà avec l’athlétisme, les disciplines enchainées, le tennis de table et le handball. Une autre est également en cours : le Savoir Rouler à Vélo, où nos partenaires sont l’Éducation nationale, les Drajes (directions régionales académiques à la jeunesse, l’éducation et aux sports) et la Prévention Maif. »
(1) Brevets d’aptitude à la fonction d’animateur et de directeur.
Patrick Lablanche, Laboratoire des pratiques
CV. 61 ans, président du comité Usep de la Loire après avoir été délégué de 2007 à 2019. Formateur national, coordinateur de l’équipe technique régionale et responsable de la formation en Auvergne-Rhône-Alpes.
L’Usep. « Je suis venu à l’Usep à l’occasion de mon premier poste fixe d’instituteur, en 1986 à Saint-Chamond, après avoir été durant trois ans « mis à disposition » des Éclaireuses et éclaireurs de France. Plusieurs collègues pratiquaient l’Usep et j’ai trouvé de grandes similitudes avec la pratique de la vie associative dans le scoutisme laïque : la pédagogie de projet, la rencontre d’autres adultes engagés, le plaisir d’être et de faire ensemble. »
Parcours. « Vers 1995, je suis devenu trésorier de secteur de Saint-Chamond, puis quelques années plus tard j’ai présidé une association de coordination qui réunissait 7 écoles sur la commune de Sorbiers. Devenu délégué départemental Usep en 2007, je dirigeais en parallèle le service éducation de la Ligue de l’enseignement et assurais la coordination de Lire et faire lire. Puis, à partir de 2011, j’ai commencé à m’impliquer dans différents groupes de travail nationaux (contrats d’objectifs, Guide de la rencontre, formations spécifiques, formation des délégués, formation fédérale) et comme formateur national. »
Conceptions. « Le sport scolaire complète les enseignements de l’école et donne du sens aux apprentissages, dans toute leur transversalité. Et, pour l’enfant, la rencontre sportive associative de l’Usep est une expérience marquante qui lui permet de transférer ses connaissances et compétences dans des situations réelles. Il est amené à s’engager – pas seulement physiquement –, à faire et à construire avec l’autre, sous le regard bienveillant de l’adulte. L’Usep est le lieu où la coopération est mise en avant, pour la réussite de chacun : un modèle social qui s’oppose au discours actuellement dominant, individualiste et qui valorise une compétition trop souvent source d’exclusion ! »
Motivations. « Je baigne dans le milieu associatif depuis 1976 et ne saurais faire sans. Je ne pouvais pas rester sans m’engager dans une association, et l’Usep est celle que je connais le mieux ! À la retraite depuis bientôt deux ans, cela me permet de rester utile. Et puis il y a toujours le plaisir de rencontrer d’autres personnes, d’agir en menant collectivement des projets, d’apprendre en découvrant de nouveaux outils et de nouvelles idées… Et aussi celui de transmettre, modestement. C’est ce qui a aussi motivé ma candidature au comité directeur national, dont je connais déjà une grande partie de ses membres, pour avoir « travaillé » avec eux au sein de groupes de travail et encadré des formations nationales et des stages de dirigeants. Et, politiquement, j’ai pu suivre de près et m’approprier les évolutions du projet fédéral, avec lequel je suis en parfait accord. »
Laboratoire des pratiques. « Le rôle du Laboratoire des pratiques, que j’aurai la charge d’animer1, consiste à éclairer – parfois sur demande – les pilotages et les choix. Il s’inscrit dans une démarche « scientifique » et doit s’attacher à proposer des ressources utiles, et surtout utilisables : utiles parce qu’elles répondent à des besoins ; utilisables parce que ces ressources ne sont pas livrées à l’état brut mais triées, sélectionnées, et aisément mobilisables. Sachant que le Laboratoire des pratiques se nourrit d’enquêtes, de statistiques et d’études, en un mot de remontées du terrain, notre souci sera de faire évoluer les outils à notre disposition tout en les rendant le moins contraignants possible pour les acteurs dans les territoires. »
(1) Patrick Lablanche a pris la suite de Laurent Muguet, lequel assume désormais les fonctions de secrétaire général adjoint après le décès de Dominique Gabarroche. On peut lire également le portrait de Patrick Lablanche réalisé en mai 2019 dans notre série Gens de l’Usep.