Le Manifeste des enfants de l’USEP revendique des rencontres sportives scolaires associatives et écocitoyennes. Fruit de l’expression de 6 000 enfants de toute la France, il est une invitation à développer la participation des enfants à la vie de leur association, explique Christian Boutron,vice-président de l’USEP.
Christian Boutron, comment avez-vous traduit en un livre blanc, puis synthétisé en un manifeste, les contributions du congrès des enfants, organisé fin juin à Paris ?
De janvier à juin 2019, de l’association locale au congrès national, les enfants de l’USEP ont débattu de quatre thèmes, en rapport avec ce qu’ils vivent concrètement lors de leurs rencontres sportives scolaires : le vivre-ensemble, l’égalité fille-garçon, l’esprit sportif et l’écocitoyenneté. Ils ont également réfléchi à leur contribution à la vie de leur association. Pour restituer dans un livre blanc les propositions issues d’une sélection opérée par les enfants eux-mêmes, nous avons toutefois privilégié une présentation en 5 grands chapitres qui reflètent le souhait des enfants d’être davantage associés à la conception et l’organisation des rencontres : « donner son avis et faire des choix », « faire preuve d’un esprit sportif et solidaire », « organiser pour les autres », « agir de façon éco-responsable », et enfin « partager et transmettre aux autres ». Ce sont les 5 grands engagements repris dans le manifeste, chacun étant illustré de deux exemples.
Dans le livre blanc, on entend aussi la voix des adultes…
Oui, parce qu’en marge des congrès d’enfants, les enseignants et les parents qui les accompagnaient étaient invités eux aussi à réfléchir à leur investissement. Leurs contributions viennent compléter celles des enfants, qui composent toutefois l’essentiel du texte et sont introduites par la formulation « nous pouvons et nous voulons » : c’est ce que nous avons trouvé de plus juste pour traduire dans le livre blanc les « on voudrait », qui revenaient très souvent. Pour les parents, c’est la volonté de se « rendre utile » qui ressortait de leurs propositions, aussi avons-nous choisi le mot « implication » pour les présenter. Enfin, ce qui revenait chez les enseignants était avant tout la notion d’« engagement ».
Avez-vous retravaillé les formulations des enfants ?
Le moins possible : nous nous sommes efforcés de rester au plus près de leur expression, le défi étant de la rendre explicite sans la déformer. Quand ils disent : « nous voulons des déplacements propres », on comprend qu’ils proposent de se rendre sur leurs rencontres à pied ou à vélo plutôt qu’en car. Il demeure également quelques entorses à la syntaxe, mais c’est assumé.
Maintenant que ce manifeste existe, qu’allez-vous en faire ?
Nous souhaitons que les comités départementaux s’en emparent pour faire évoluer leurs rencontres sportives et développer la vie associative. Imaginé pour incarner notre vocation de former des citoyens sportifs, le congrès des enfants a permis un état des lieux de la vie associative à l’USEP. Le constat, c’est que beaucoup de comités ont éprouvé de grandes difficultés à mobiliser leurs associations locales sur cet aspect. Celles qui ont trouvé dans cet exercice un écho à leur pratique associative s’y sont engagées, souvent avec passion, tandis que d’autres sont restées simples spectatrices. Mais le processus du congrès des enfants, avec ses congrès départementaux et régionaux, leur donnera peut-être envie d’investir davantage ce champ de la vie associative. C’est ce que nous espérons, et c’est dans cet esprit que nous avons souhaité présenter le manifeste sur une seule page, conçue comme une affiche format A3. Cette affiche trouvera sa place sur les panneaux dont les 589 associations engagées dans le congrès des enfants ont été dotées. Tous les acteurs de la communauté éducative, enfants, parents, enseignants ou élus locaux, auront donc de la lecture devant les écoles !